Quelqu'un considère exagéré de s'opposer à la fracturation? Peut-être ne sait-il pas encore :
-Que les impacts des activités gazières sur la santé humaine sont bien réels. Ici, compilation par l'université de Pittsburgh. http://mediasite.cidde.pitt.edu/mediasite/Catalog/pages/catalog.aspx?catalogId=36f041af-37b4-42d7-b274-b5e258a08a14
-Que, de l'avis des agriculteurs qui en subissent les méfaits, l'agriculture et la fracturation hydraulique ne peuvent pas cohabiter ; des fermiers et des ranchers vivent de véritables tragédies et des centaines d'agriculteurs américains se mobilisent contre la fracturation.
-Que l'eau souterraine a été contaminée dans 17% des 2,078 déversements et fuites rapportés par les compagnies depuis 5 ans. http://j.mp/U2FKJb
-Que les infrastructures gazières déforment, modifient et détruisent à jamais des paysages jusque là attrayants et pittoresques et que le bilan de la fracturation est désastreux. http://www.baltimoresun.com/news/opinion/bs-ed-fracking-letter-20121214,0,6304225.story
-Que les gazières s'arrachent l'eau et en privent les agriculteurs, tandis que la sécheresse prend de l'ampleur dans plusieurs états agricoles chez nos voisins du sud.
-Que la vie de dizaines de petites municipalités est bouleversée : trafic lourd, bruit, gaz brûlant des torchères, air irrespirable, eau trouble, problèmes de santé, dégradation des infrastructures routières, des sols et du tissu social.
-Qu'on épand des saumures de fracturations hydrauliques pour déglacer les routes (sans consultations publiques sur le sujet).
-Qu'on peine à recenser les déversements de produits toxiques, tellement il en survient souvent.
-Que la qualité de l'air est altérée de façon mesurable près des sites de forage.
-Que la fracturation hydraulique a provoqué moult catastrophes. En voici 3 pour l'exemple. http://www.care2.com/causes/top-3-catastrophes-linked-to-natural-gas-fracking-2.html
-Qu'on fore allègrement sous des lacs, dans des forêts publiques et des parcs nationaux malgré l'opposition des citoyens, des élus locaux et/ou des Premières Nations.
-Que les explosions sont chose fréquente, avec des conséquences souvent dramatiques. Témoin, celle survenue le 11 décembre, une parmi les 71 rapportées en 2012 : "Des maisons ont littéralement fondu et brûlé!" "L'autoroute a cuit, on dirait un puits de goudron!" "De l'asphalte a tourné en cendres!" "Les garde-fous ont fondu, les poteaux électriques ont brûlé, même la colline était en feu!". http://nbcnews.to/SOOROA
http://usnews.nbcnews.com/_news/2012/12/11/15845530-gas-line-explodes-in-west-virginia-homes-burn-freeway-damaged?lite
http://www.wvgazette.com/News/201212110065?build=generate
-Que le sable de fracturation est une nuisance en milieu habité. Les travailleurs ont des tenues de sécurité, mais pas les résidents des alentours, d'où asthme et difficultés respiratoires pour ces derniers. http://marcelluseffect.blogspot.ca/2012/12/frack-sand-blowin-in-wind.html
-Que les torchères brûlent du gaz en pure perte et sont un irritant permanent pour les résidents de proximité. Un article bien documenté ici : http://wyofile.com/2012/12/gas-flaring-riles-homeowners-in-converse-county/
-Que les gens au voisinage des sites de forage ou des gazoducs ne vivent pas le conte de fées attendu. La peur les accompagne au quotidien. Parfois expropriés de force, parfois évacués pour leur sécurité, ils sont témoins ou victimes collatérales d'accidents et d'incidents qui se multiplient (giclements, explosions, déversements, affaissements de terrain, mini-séismes, fissures dans les murs, collisions, émanations, etc.). On est loin des belles promesses. Pensez-vous qu'à Leclercville, les gens ne sont pas inquiets, eux aussi? http://www.hebdosregionaux.ca/chaudiere-appalaches/2012/12/12/fuite-de-methane-colmatee-a-leclercville
-Que les gazières sont imprudentes et forent à proximité de vieux puits orphelins ou trop près de puits récemment ouverts. À titre d'exemple, on sait maintenant que le blowout à Innisfail, au centre de l'Alberta, en janvier, était dû à une fracturation hydraulique trop près d'un autre forage. http://www.cbc.ca/news/canada/calgary/story/2012/12/12/calgary-fracking-innisfail-ercb.html
-Que des collectifs formés de centaines de scientifiques et d'experts en santé, au Québec comme aux États-Unis, pressent les gouvernements de se montrer prudents et de ne plus aller de l'avant avec la fracturation. Très nombreux liens. En voici deux. http://www.lanouvelle.net/Economie/Ressources-naturelles/2012-11-13/article-3119130/Gaz-de-shale-:-une-«experimentation-de-fou»/1
http://www.philebrity.com/2012/12/14/scientists-concerned-about-fracking-tell-obama-to-do-no-harm/
-Que les gazières commanditent des études universitaires biaisées pour faire croire à l'innocuité de leurs pratiques. Les universités du Texas et de Buffalo se sont fait avoir et, après coup, dénoncent la pseudoscience des gazières et les préviennent qu'elles ne sont pas à vendre. http://public-accountability.org/2012/12/university-of-texas-reviewers-blast-fracking-report-and-recommend-its-withdrawal/
-Que l'industrie ne crée pas d'emplois de proximité : des jobs il y en a, mais pas pour les gens des localités qui se font forer. Dans l'ouest du Canada, une compagnie fait même venir ses propres travailleurs de Chine et le mandarin serait obligatoire dans une mine en C.-B.! http://www.radio-canada.ca/regions/colombie-britannique/2012/12/08/001-mine-chinois-syndicats.shtml
-Qu'au contraire, les gazières provoquent la disparition des emplois locaux liés à l'agro-touristique. http://www.heraldstandard.com/news/local_news/tourist-train-reaching-end-of-the-line/article_6ed5d21e-d023-5db9-88f2-b5539a466fd0.html
-Que cette industrie n'est pas aussi rentable qu'on voulait nous le faire croire. Norse Energy demande d'être protégée de ses créanciers en prétextant d'un moratoire, mais la filière gaz de schiste serait, de toute façon, promise à un avenir peu reluisant.http://pipeline.post-gazette.com/news/archives/24947-ny-gas-driller-norse-energy-files-for-chapter-11)
-Que les combustibles fossiles reçoivent des millions de plus en subventions que les sources d'énergie renouvelables, au détriment de la recherche et du développement de ces dernières.
-Que l'opposition à la fracturation est devenue un phénomène mondial, basé sur une analyse de faits et d'arguments scientifiques solides. http://www.ernstversusencana.ca/control-risks-the-global-anti-fracking-movement-what-it-wants-how-it-operates-and-whats-next
Ndlr. Vous pourrez trouver les liens concernant tous les articles résumés ci-dessus et bien davantage, parmi ce qui a été rapporté durant cette seule semaine dans la Revue quotidienne de Johanne Dion. En ligne à cette adresse : http://lesamisdurichelieu.blogspot.ca/
Réflexion de fin d'année
Au contact de la réalité, bien difficile de croire dans les « bienfaits » de la fracturation. Pour paraphraser notre coordonnateur, monsieur Serge Fortier, disons que de plus en plus de citoyens n'y croient plus, en effet. Quant aux autres, c'est parce qu'ils sont peu, pas ou mal renseignés. Ou bien ils comptent parmi les quelques-uns qui carburent aux gazo/pétro dollars, sans souci aucun pour les êtres vivants et les milieux qui supportent la vie. Notre sort ne les intéresse pas.
« Tous les pays grands consommateurs d'énergie, de la Chine communiste jusqu'aux États-Unis, considèrent les régions rurales comme des dépotoirs pour les industries d'exploitation et les déchets nucléaires, prenant comme excuse que personne n'y vit ». -- Andrew Nikiforu, in The Energy of Slaves - Oil and The New Servitude, p. 89.
"All high-energy-use countries, from Communist China to the United States, treat rural areas as dumping grounds for exploitive industries and nuclear waste, using the excuse that no one lives there."
Nous savons par ailleurs que l'industrie paie des millions en publicité pour faire croire à ses bienfaits et bénéfices, alors que nous...
Nous? Eh bien nous, justement, nous avons quelque chose qui ne s'achète pas avec de l'argent : nous avons la solidarité, nous avons le souci de nos enfants, nous savons ce qui est vraiment important (l'eau que l'on boit, l'air qu'on respire, les sols qu'on cultive). Pour être renseignés, nous avons le privilège de bénéficier du travail colossal de Johanne Dion, avec sa Revue de presse quotidienne, disponible à http://les4rives.net/ grâce au Comité de citoyens responsables de Bécancour. Nous avons de l'information qui circule via les réseaux sociaux et de multiples sites créés par des personnes comme nous, désireuses d'un avenir meilleur dans un environnement sain, et ce à la grandeur du Canada et partout dans le monde. Les Actualités hebdomadaires cessent de paraître avec ce 50e numéro, mais le blog continue, toujours à cette adresse : http://stsylvere.blogspot.ca/
Nos efforts pour nous renseigner et pour informer autour de nous sont importants, car rien n'est réglé : il est plus que jamais nécessaire de sensibiliser le plus grand nombre, d'empêcher que nos milieux soient altérés de façon irrémédiable pour le seul profit de quelques-uns qui n'hésitent pas, au nom de l'argent, à spolier nos richesses collectives et à freiner le développement d'énergies durables ou renouvelables. Comme l'écrivait Henry David Thoreau,
"À quoi bon avoir une maison, si l'on n'a pas de planète acceptable où la mettre?"
Ensemble, nous pouvons changer les choses, si on ne se laisse pas intimider par la peur (vidéo, 5min35sec). http://www.youtube.com/watch?v=rswFWRCB3Vk
(À 4min45sec, voyez défiler une liste de quelque 100 organisations provenant de 20 pays différents. Toutes unies pour demander une meilleure protection de l'environnement. On n'est pas tout seuls!)
En guise de conclusion, voici une lettre ouverte de monsieur Simon Lauzière, responsable du comité de St-Félix-de-Kingsey, reproduite de l'hebdomadaire L'Express du 10 décembre, qui témoigne de nos belles énergies et de la nécessité de poursuivre nos efforts.
« À tous les Québécois, citoyens, militants, sympathisants, tous opposés au développement de la filière énergétique fossile du gaz de schiste au Québec et ailleurs : laissez pancartes, affiches, macarons, autocollants encore bien en vue car, même si nous avons eu maintes déclarations en notre faveur de la part de notre gouvernement, aucun décret n'a encore été prononcé sur un moratoire complet touchant cette filière et celle du pétrole de schiste.
Plus que jamais, nous devons maintenir notre vigilance et nos actions citoyennes. Toutes les villes et tous les villages de la vallée du Saint-Laurent doivent avoir leur comité de citoyens, principale barrière à la présence des gazières et pétrolières.
Le Regroupement interrégional sur le gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent (RIGSVSL) compte maintenant plus de 95 comités de citoyens. Nous devons former d'autres comités et poursuivre notre campagne de signatures "Vous n'entrerez pas chez nous". Plusieurs actions sont planifiées pour l'année 2012-2013 dont les suivantes : rejoindre les jeunes aux études secondaires et collégiales, organiser des forums ou salons sur les énergies vertes, augmenter notre présence auprès des médias et prendre position lors d'événements touchant les enjeux énergétiques *sur les énergies fossiles et sur celles renouvelables)."
http://www.journalexpress.ca/Opinion/Tribune-libre/2012-12-10/article-3136984/Gaz-de-schiste-%3A-la-lutte-nest-pas-terminee/1"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent agir et qui refusent d'intervenir." Albert Einstein
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